Les derniers jours à Gisenyi furent une course contre la montre. Il a fallu trouver deux nouveaux instituteurs pour remplacer les partants. Depuis le début de l’action de Sarahmoon au Rwanda, nous avons une difficulté réelle à garder nos enseignants formés. Certains nous quittent sans préavis dès qu’ils ont la possibilité de trouver un emploi dans une école de l’Etat. Les avantages qu’il leur offre sont alléchants : paiement des salaires durant les périodes de vacances, assurance d’une stabilité d’emploi, gratuité de logement ou facilité de prêts hypothécaires pour l’achat d’une habitation, etc. Nous ne sommes pas de taille à les concurrencer dans ces domaines.

Les divers travaux dont nous parlions dans le compte rendu précédent ont pu être menés à terme grâce à l’opiniâtreté de Chan. En guise d’exemple : à force d’insistance, elle a réussi à convoquer ensemble le directeur du réseau électrique de Gisenyi, l’entrepreneur, l’électricien, le directeur de l’école, chacun se rejetant la responsabilité du problème.

Ce ne fut pas une sinécure !Après une discussion longue et laborieuse en kinyarwanda, une solution fut trouvée et l’installation électrique fonctionne enfin !

Cerise sur le gâteau : le directeur du réseau de Gisenyi a trouvé l’école tellement bien qu’il a demandé à inscrire son enfant.

Le 8 janvier, une rentrée anticipée avec une vingtaine d’élèves a été organisée afin de tester et de mettre au point l’opérationnalité de la nouvelle implantation et former quelque peu les nouveaux enseignants. Une réunion de parents organisée le vendredi avant la rentrée officielle du lundi 22 janvier a permis de présenter le projet éducatif et pédagogique de l’école à un nouveau public et d’élire un président et une vice-présidente sur la collaboration desquels nous comptons beaucoup.

Après avoir assisté à la rentrée du lundi matin, Chan quitte Gisenyi en vitesse pour aller superviser aussi celle de Rutonde.

Les départs de cette ville où est née Sarahmoon sont toujours un moment difficile pour sa maman.

Avant son départ, elle a réussi à trouver une école primaire pour Moïse et Dorcas, nos petits anciens très pauvres.

Grâce à son intervention aussi, Eric, le jeune artiste en herbe prometteur de la décoration de notre façade, a été accepté dans une école d’arts où il bénéficiera d’une formation adaptée à son talent. Sarahmoon les soutient pour leurs minervaux relativement peu élevés.

A Rutonde l’école attendait l’arrivée de Chan pour commencer les classes.

Là aussi, deux nouveaux enseignants sont - trop brièvement à ses yeux - initiés à la méthode Montessori ainsi qu’à l’usage et au rangement du matériel pédagogique.

Chan remmène une partie du matériel - manifestement excédentaire - pour le donner à l’école maternelle de Kigali, fondée par Eugénie, une amie rwandaise.

Déjà le départ du Rwanda approche.

Les nouvelles de la rentrée de l’école de Nyagahanga sont bonnes.

Les trois anciens instituteurs sont au poste, assurant une certaine continuité, et les ultimes recommandations leur sont données par WhatsApp.

La formation que Chan avait programmée à Byumba en janvier pour tous ses enseignants a dû être annulée car l’abbé Principe, nouveau directeur de l’école diocésaine, trop pris par son entrée en fonction, n’était pas à même de l’organiser.

La boutique aussi devra être réorganisée déjà, difficulté pour les mères célibataires à se partager en coopérative les bénéfices et à prendre les bonnes décisions !

Ainsi vont les choses…

Les déceptions et les obstacles sont toujours là pour tempérer l’enthousiasme naïf et nous ramener à la confiance fondatrice, sans laquelle rien n’aurait commencé ni continué jusqu’aujourd’hui dans un Rwanda en mutation rapide.

Freddy D.

Jacques Vilet. 

Photographies 

Fenêtres luxuriantes.

Pour n'importe quel photogra­phe, une fenêtre c'est un cadre.  Jacques Vilet joue ici sur le dédoublement du cadre, celui de l'image et celui de la fenêtre. Le premier n'est rien d'autre que l'affirmation arbitraire d'un choix photographique, inhérent à toute création en ce domaine. Le deuxième, parce qu'il cana­lise et contraint les déborde­ments naturels, fait naître aux yeux du spectateur la notion de paysage dans ce qui autrement ne serait que de la nature. 

- E.Gudimard,, Ecole Nationale de la Photographie, Arles (F), 1986 

Corine Lescop 

Peintures

Créatrice formée au Japon durant des années à la rigoureuse discipline de la calligraphie traditionnelle, l'artiste intègre dans son oeuvre un phénomène de métamorphose, libérant une émotion exubérante dans un univers tout en mouvements, synthèse et symbolique en des tonalités d'un rare raffinement. 

Son travail actuel et depuis quelques années, est axé sur la nature, source de plénitude à laquelle elle aspire depuis la maladie de Valérie, sa soeur. Une manière d'encourager son combat avec le message d'espoir que nous procure la nature. Sa participation à l’exposition " les quatre saisons de l’âme" est pour elle symbole de la continuité de la vie, du renouveau, de la renaissance de tout être ou toute chose vivant sur terre.

ChanMoon**

 Photographies

Portraits d'enfants, de femmes, de paysages rwandais. J’ai essayé de capturer l’histoire de leur vie, par un détail émouvant ou plus drôle, qui raconte leur force de combativité dans la pauvreté. 

 Peintures

C'est surtout depuis la perte tragique de ma fille Sarahmoon que j’exprime des émotions nouvelles, un peu comme de l’art-thérapie, en travaillant au rythme des musiques classique ou religieuse. Et, alors que je peux m’épancher tristement sur la toile, je me suis prise à jouer avec les couleurs, la matière, les rythmes, la terre et au fur et mesure que je peins, lisse, se coule un élément où petit à petit d’autres formes apparaissent. Je suis alors en communion avec ces éléments et en travaillant, le contraste et la lumière leur donnent un rôle, leur laissent prendre leur place. Imprégnée de mes missions au Rwanda, la femme africaine et la maternité sont des thèmes qui souvent reviennent pigmenter la terre, la couleur dorée, comme les icônes, les lignes verticales, tortueuses, les arbres ou encore les coquelicots rouge sang reviennent aussi souvent. Ils créent un univers, une ambiance, selon les routes de mon cœur, vers un au-delà

THEMATIQUE POURQUOI?

« Les 4 saisons de l’âme »

Ces 4 saisons ont pris naissance déjà lors de mes retraites à l’abbaye de Chevetogne. Dans ce lieu paisible où le silence invite à la méditation, où soutenue par mon père spirituel, j’ai pu petit à petit me reconstruire. J’y ai pleuré, hurlé, frissonné, quand la neige recouvrait le sol, d’une blancheur immaculée, accentuant la désolation de mon âme, mais où perçant cette couche glacée, de frêles pousses renaissaient. Je m’y promenais un soir de printemps, quand j’implorais le ciel d’un signe fort pour que je retrouve foi en la vie, et qu’apparut un « S » rose parmi les nuages duveteux comme dessiné par ma fille, preuve de sa présence éternelle.  Près des blés dorés, je me suis épanchée, sous un soleil d’été, j’ai parlé aux vaches, je leur ai raconté mes projets, mes doutes, mes tourments mes états d’âmes.

J’y ai admiré les couleurs automnales, foulant des pieds les sous-bois orange, rouge où jouaient les rayons bas du soleil, en considérant avec contemplation de nouveaux jours, nés d’un regard neuf, celui d’une mission bien accomplie, mais en même temps sentant la réalité, évoluant, pressentant que le tourment de mon âme meurtrie sera sans fin.

 « Ce n’est pas moi qui vit, c’est elle, et c’est Lui qui vit en moi » 

CRÉONS L’ÉCOLE HUMAINE DES MAINTENANT... 

Qui est SARAHMOON ASBL ?

"Sarahmoon Enfants lune" est une ASBL fondée en mémoire d'une jeune fille de 20 ans, Sarahmoon, née au Rwanda où ses parents enseignaient à l'époque, morte en 2009 d'un cancer foudroyant. Désespérée d'abord, puis aidée par la foi, sa maman a créé en mémoire de sa fille, des écoles au Rwanda pour les enfants démunis. Six écoles ont été ouvertes, scolarisant 2250 enfants. Il faudrait en construire d’autres, équiper les classes qui n'ont ni banc ni fourniture, et surtout payer des enseignants.

En outre, l'ASEL soutient des jeunes filles, mères célibataires, les aidant à apprendre un métier, l’artisanat, la couture, pour leur permettre de gagner leur vie et celle de leur enfant en bas âge 

 EXPOSITION LES 4 SAISONS DE L’AME  au profit des 6 écoles du RWANDA

A Sarah 

Votre versement doit être fait 

compte BE84 4358 0341 0159 de « VIA Don Bosco »

avec la mention : « 5408 ECOLES SARAH » 

 Merci de nous aider à leur venir en aide !

EXPOSITION LES 4 SAISONS DE L’AME 

 DU 23 02 AU 16 03

VERNISSAGE LE 23 FEVRIER DES 18H

CATHEDRALE ST MICHEL

PLACE SAINTE GUDULE 1000 BRUXELLES

DANSE RWANDAISE PAR KAIGA A 19H

Après avoir participé activement à la fête du 10^ème anniversaire de la Chaîne de l’Espoir à Kigali qui fut un grand succès, Chan a profité d’une semaine de repos bien méritée chez Bernadette, une amie de longue date. Le grand chantier puis le déménagement de l’école SARAHMOON Saint François d’Assise l’attendaient à Gisenyi, en plus de la supervision des classes de vacances jusqu’à Noël et de la mise en route de la rentrée. 

. Pour ne pas laisser les lieux pendant un an sans éclairage ni alimentation électrique, Chan a décidé de ne pas attendre pour installer l’électricité dans tous les locaux à partir du compteur déjà en place. La générosité des dons reçus récemment permettait cette dépense supplémentaire.

Encore et toujours un immense merci aux donateurs…

 Noël fut bellement fêté dans la nouvelle implantation juste terminée 

Il restait bien en suspens quelques problèmes et travaux importants : une corniche mal accrochée, un compteur électrique défectueux, un portail d’entrée à faire poser par le propriétaire ainsi qu’il l’avait lui-même proposé, les aménagements de la cour de récréation, les ensemencements et les transplantations diverses sur la parcelle alentour de l’école, la décoration de la façade fraîchement repeinte, sans parler des négociations quant à l’usage et l’attribution des cultures sur la terrasse en surplomb à des mamans seules de familles nombreuses pauvres.

On ne s’étonnera pas que Chan soit parfois sur les rotules et découragée !...

 Désireuse de superviser le démarrage de l’école, Chan a avancé la rentrée scolaire de deux semaines. Le nouveau public d’enfants, encore peu nombreux  - 25 présents en raison de la rentrée anticipée - et avec davantage d’enfants pauvres des collines inscrits gratuitement, oblige les instituteurs à un cadrage plus strict et attentif.

Ils arrivent à l’état un peu sauvage et totalement inaccoutumés aux règles de la vie scolaire. L’ambiance est bonne même si chacun doit trouver ses marques. Aristide, qui s’est montré à la hauteur dans les moments difficiles des derniers mois, est devenu le nouveau directeur.

Pour profiter de la maison bleue inoccupée jusqu’à la fin du bail en février, Chan a eu l’idée d’y installer, un peu comme pour des vacances, Antoinette et ses 5 enfants.

Moïse et Dorcas, deux enfants pauvres qui quittent notre école doivent trouver une école primaire.

Chan accompagne les enfants et leurs deux mamans à la ville de Gisenyi pour faire le tour des écoles.

En les visitant, elle mesure leur manque d’équipement pédagogique et ludique

et le grand nombre d’élèves par classe, malgré un minerval souvent élevé. 

Elles reviennent bredouilles. Que faire ?

Chan essaie encore de trouver une solution.......

A SUIVRE.....

FREDDY

On pose tout devant la maison.  On rangera méthodiquement à l’intérieur

quand la peinture de la chape aura fini de sécher.

Chan est conteeeennnnte ! Elle a bien raison : il y a de quoi.

Léonard et Baptiste, les deux maîtres d’œuvre, le sont aussi. MERCI A EUX !

Si vous voulez encore donner un coup de pouce, il reste près de 1000€ à trouver pour boucler le solde :

Compte  BE84 4358 0341 0159 de « VIA Don Bosco », avec  la mention : « 5408 ECOLES SARAH »

Vos dons de 40€/an et plus sont déductibles.