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news promises mission 12.
Le papillon Sarahmoon et Chan volent encore et encore
Lorsqu’elle a appris la réouverture des écoles au Rwanda dans le courant du mois de novembre, Chan a décidé d’y retourner illico presto, dans une mission 12 hâtive, pour préparer ce qui ressemblera plus à une rentrée qu’à une reprise, après 8 mois de fermeture totale et dans un nouveau cadre.
L’année scolaire normale, qui s’étend habituellement de mi-janvier à mi-novembre, arrivera presqu’à sa fin au moment du retour des écoliers dans les classes. Afin de pouvoir obtenir l’agréation pour l’ouverture de l’école SARAHMOON, il fallait encore poursuivre et terminer les aménagements indispensables de la nouvelle implantation : clôtures de sécurisation, escaliers solides, fin des travaux d’aménagement des deux bâtiments.
Bien sûr la « Maison pour tous » à côté de l’école a déjà ouvert ses portes aux gens de tous âges qui s’étaient donné rendez-vous sur place pour accueillir Chan.
Joie des retrouvailles, malgré la brièveté de son absence. Même ravissement de tous face aux trésors déballés des trois grandes valises de 23kg chacune que Chan avait réussi à faire passer gratuitement en plaidant passionnément la cause de l’association au comptoir d’embarquement de son vol Rwandair.
Petite déception aussi devant un potager presqu’à l’abandon et devant certains défauts de construction des derniers travaux réalisés juste avant son départ du Rwanda ou en son absence.
Déception surtout devant la décision de Joseph B.de ne pas venir habiter à Rubona et de renoncer à l’achat de la parcelle inutilisée au bord de la route.
Heureusement, le fidèle entrepreneur Léonard a tenu ses promesses et payé sa dette en travaux dès l’arrivée de Chan. Il se sent, selon ses dires, le cœur plus léger d’avoir réparé ou amélioré ce qui n’allait pas : plafond branlant, cimentage du sol fissuré, barza (véranda) non peinte, etc.
Il faut bien se rendre à l’évidence : certaines choses ne bougent vraiment que si Chan est sur place. D’autres vont leur petit bonhomme de chemin : Aristide toujours fidèle au poste, au four et au moulin ; Peter, l' architecte artiste, Thomas, l’informaticien américain, qui viennent régulièrement peaufiner la décoration des murs ; Bosco, le meilleur zamu (gardien) ainsi qu’il le prétend, courageusement présent chaque nuit malgré l’isolement relatif de la parcelle sur la colline…
Il y a du neuf : un nouveau collaborateur belge, Michel Lebacq, aux multiples compétences pratiques dans la construction, la maintenance et le bricolage, se prépare à venir faire un séjour au Rwanda dès que la situation sanitaire le permettra, il essaie de piloter certains travaux par des contacts audio-visuels WhatsApp.
Epiphanie a accepté de revenir pour la reprise des classes. Chan avait dû la remercier en août en raison de la trop longue fermeture de l’école. Il y a aussi l’arrivée de Bruno, un cousin d’une ancienne élève de Chan à Gisenyi. Il est très organisé et pourra être utile dans la supervision rapprochée des travaux, Bruno, l’enseignant de l’anglais, très polyvalent !
Pour comprendre comment Chan a retrouvé du cœur à l’ouvrage, revenons un peu en arrière : le vernissage de l’exposition d’Orval fut une belle réussite, malgré la pandémie. Une quarantaine de personnes se sont retrouvées, par une belle journée automnale dans un cadre magnifique, pour admirer les œuvres de Frédéric Thiry et de Chan dans la crypte du musée.
Allocution de bienvenue du frère Xavier, moine responsable de l’accueil, traditionnelle et touchante introduction à l’action de l’Association par le p. Ugo, musique et chants d’ambiance à la guitare de Basile Dethier, vente des tableaux et de l’artisanat par sœur Jean-Baptiste, etc. Pour agrémenter le tout, bière et fromage d’Orval offerts par le sponsoring de l’abbaye.
Dans les jours suivants, retrouvailles émouvantes de Chan avec sa maman, à présent en maison de repos, après plus de 10 ans de distance et de silence, bientôt suivies d’une belle réconciliation avec d’autres membres de sa famille. « Ne t’en fais pas pour moi : va, continue le beau travail que tu as commencé au Rwanda, je suis fière de toi ! » lui a déclaré sa maman, pourtant si fragilisée par l’âge, la veille de son départ. A la Toussaint, la sœur de Chan et son mari sont allés nettoyer et fleurir la tombe de Sarah en son absence…
Comme pour prendre le relai, une femme vêtue d’un pagne blanc aux papillons roses attendait Chan sur le pas de sa porte à Gisenyi. Emerveillée, Chan lui a acheté le poisson du lac qu’elle vendait et a reçu en cadeau le pagne aux papillons. Les pauvres là-bas sont souvent un exemple d’amour et de générosité qui ouvre les cœurs à leur diapason.
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