• NEWS FROM NYAGAHANGA

    NYAGAHANGA, UN COMBAT POUR LA JUSTICE.

    Atelier des veuves et mères célibataires, du mardi 7 au dimanche 12 novembre 2017

    La paroisse de Nyagahanga compte 4 prêtres et près de 40.000 paroissiens 

     

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    L'atelier du Cœur de Marie, fondé par Chan, occupe une bonne vingtaine de femmes seules avec enfants. Divers articles d’artisanat et de couture y sont fabriqués à base de matériaux de récupération ou naturels (végétaux).Les articles sont rachetés par l'ASEL suivant un tarif clair et selon des normes de fabrication précises. Des personnes qualifiées forment les femmes et suivent leur travail.

     

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    Une dizaine de femmes sont présentes lors de notre première visite, manifestement dans l'attente impatiente de notre venue.

    Elles étaient près de 80 lorsque Chan a lancé ce projet, il y a six ans. Comment faire pour remédier à cette impression d'abandon à elles-mêmes et de découragement qui se dégage de ces quelques femmes, visiblement soucieuses de donner malgré toute la meilleure image possible à l'occasion de notre visite ? Chacune est occupée à sa pièce d'artisanat dans un atelier mal rangé. Le stock voisin contient deux ou trois étagères de produits finis. Chan est contente des articles qui s'y trouvent mais manifeste son souhait d'innovation et de créativité, tant dans les couleurs que dans la variété. Solange, 32 ans, auteure de la plupart des beaux articles, reçoit nos félicitations pour un certificat d'artisanat reçu cette année de l'Etat rwandais et qui fait d'elle une formatrice compétente pour l'atelier. Certains articles (agasakés, sacs de tissus, etc) ne sont pas suffisamment bien fabriqués ou manquent de finition.

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    Six hautes tables en feuilles de bananier torsadées devront être réduites à la hauteur des enfants pour les classes maternelles voisines. Commande est passée pour une vingtaine de cœurs en feuilles de bananier pour encadrer les photos de l'exposition Sarahmoon dans la cathédrale St Michel en mars 2018. Le lendemain, mercredi, le nombre des mères présentes s'élève à un bonne vingtaine et l'atelier est mieux rangé. Aucune d'entre elles ne comprend le français. L'abbé Principe restera fidèlement à nos côtés, tout au long de notre séjour, et servira d'interprète. Quelle aide précieuse, qui évite une perte de temps et des agacements dus à la lenteur et à la difficulté des échanges ! Chan leur commande 75 chaises, 15 tables et 15 nattes pour la rentrée 2018 de l'école maternelle. Elle commande aussi des boîtes en feuilles de bananier suspendues, à trois étages superposés, pour le rangement des objets. Au cours d'un échange, il apparaît qu'une diversification de la production de l'atelier est souhaitable pour favoriser un meilleur écoulement des produits. Il est donc décidé de relancer un cours de broderie et de couture s'étalant sur 5 semaines pour fabriquer des nappes brodées ainsi que les nouveaux uniformes de la rentrée scolaire 2018.

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    L'an dernier, un petit bout de terre cultivable leur avait été attribué dans la vallée aux abords du village afin qu'elles puissent y cultiver leurs légumes pour la vente ou leur usage personnel. Nous apprenons que ce lopin leur a été repris. Nous en cherchons la cause. Le directeur de l'école technique et professionnelle voisine (EFA) nous explique que la multiplication de cultures différentes sur la petite parcelle des femmes allait à l'encontre de l'exigence récente d'uniformisation des cultures du gouvernement rwandais et que cela faisait tache. En tant que responsable d'un ensemble de terres cultivables dont le lopin des femmes faisait partie, il a dû « assumer ses responsabilités » face à l'allure disparate de cette parcelle et les en déloger. Heureusement des plantations de maïs entourent l'atelier. Nous nous assurons qu'elles sont bien destinées aux femmes !

    Jeudi, nous leur annonçons que la Chaîne de l'Espoir (qui promeut des opérations du cœur pour des enfants pauvres d'ici en collaboration avec une équipe médicale belge, et qui organise une grande fête à Kigali pour ses dix ans) passe commande de 36 cœurs en feuilles de bananier pour servir de cadres à des œuvres réalisées par un atelier d'enfants de Musanzé (12 avec un cadre format A4 en portrait, 12 en paysage et 12 en format 12-18). Des petits sacs en tissus, avec un cœur cousu sur un des côtés, sont également commandés. Chan attire leur attention sur l'exigence d'harmonisation des couleurs du tissus, de la lanière et de la doublure. L'atmosphère de l'atelier change et s'améliore de jour en jour. Elles sont manifestement preneuses des projets mis en route et touchées par notre sollicitude. Pas étonnant qu'elles sont de plus en plus nombreuses à se joindre au groupe, au milieu d'une cacophonie parfois épuisante, avouons-le. Vendredi le local est plein de femmes jeunes et plus âgées, certaines avec leur petit enfant sur le dos ou couché près d'elles.

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    Afin de permettre un meilleur écoulement des productions, Chan a l'idée d'ouvrir une boutique dans la rue commerçante du village. Cette idée fait rapidement son chemin dans l'esprit du groupe de plus en plus enthousiaste. L'artisanat ne se vendant pas bien dans le village, il s'agit de varier les marchandises proposées. Les idées fusent : légumes, vêtements, uniformes, œufs, bouillie chaude à base de farines de sorgho, soja et maïs, thé, beignets, ... Le coca cola et le fanta seront évités pour des raisons diététiques et éthiques dont nous leur parlons. Nous voulons rester dans l'esprit de l'association et résister à la « coca colaïsation » des populations pauvres. Alphonse, 30 ans et papa d'un bébé de quelques mois, est sans emploi, malgré la formation de mécanicien que l'ASEL lui a payée. Il occupera une partie de la boutique avec un atelier de réparation de vélos et de motos. La caisse à outils inutilisée, offerte autrefois par Chan, est mobilisée pour la circonstance. Il ne reste plus qu'à trouver un local libre et à inventer un système de répartition des bénéfices équitable et porteur d'avenir.

    Le lendemain samedi, l'abbé Principe, Chan et Freddy se mettent à la recherche d'un local disponible et convenable dans le village, situé à quelques centaines de mètres. Rapidement, un magasin constitué d'une seule pièce assez spacieuse est déniché et l'affaire conclue en deux temps trois mouvements. Beaucoup ici sont décontenancés par la vitesse d'exécution de Chan qui coupe court aux palabres et sait tourner les talons pour faire changer d'avis un propriétaire discutailleur : notre temps est compté et la cause est juste !

     

     

    Aussitôt l'affaire conclue, une équipe de femmes balaie et lave les lieux à l'eau. Des nattes sont déposées sur le sol en ciment, les murs décorés, des étagères amenées de l'atelier. Au bout d'une heure, la pièce est pleine à craquer de femmes assises sur les nattes, tout excitées par cette mise en œuvre éclair. Des valises débordantes de vêtements divers, amenées en avion par Chan et Freddy, sont ouvertes. Ils sont classés en trois tas, à la criée : vêtements de bébés et d'enfants, vêtements de femmes, beaux vêtements susceptibles d'être vendus à bon prix. Chacune vient choisir une pièce dans les deux premiers tas. Le magasin s'appellera Boutique du Cœur de Marie. Un long panneau arborant le nom sera fixé sur la façade. Alphonse installera son atelier de réparation de vélos-motos sur la terrasse couverte en devanture. Il est convenu que 10% du produit de chaque vente seront versés dans la caisse de la coopérative afin de constituer un capital qui servira à payer le loyer (15.000 frw/mois) dès que possible, pour prendre le relais de l'ASEL. Celle-ci l'assumera pendant un an maximum, ainsi que la patente annuelle (30.000 frw). Dès que possible, un système de micro crédit (2 à 3.000 frw par personne) pourrait être mis en place, avec un remboursement étalé sur six mois.Chacune y aurait accès une fois l'an en fonction de son degré de participation à la production (dont l'accès reste à déterminer selon les fonds disponibles) et selon son implication dans le service du magasin.

     

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    Chan reviendra en janvier pour les y aider encore. L'équipe des prêtres aussi, d'abord prudemment réservée puis touchée par cette entreprise audacieuse et pourtant viable si tout le monde y veille, nous assure de sa collaboration étroite. A la grâce de Dieu... Les adieux sont émouvants et les visages souriants. Lorsque nous passons en voiture le dimanche après-midi pour rejoindre Kigali, beaucoup d'entre elles nous attendent, attroupées devant le magasin, et nous saluent joyeusement. Nous avons le sentiment d'un renouveau et d'une belle aventure qui continue. Nous y croyons et confions à sa protectrice la Boutique du Cœur de Marie. 

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  • mission 8 RUTONDE

    Première étape de notre tour du Rwanda des implantations Sarahmoon L'école maternelle de Rutonde (+/- 15 km de Kigali), le jeudi 2 novembre. Nshuti, notre chauffeur pour la circonstance, nous conduit à destination avec deux énormes valises bourrées de matériel ludique et pédagogique.

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    Au bout d'un chemin de terre rocailleux, à mi-hauteur de la colline, au milieu de maisons en argile locale, nous sommes accueillis par le directeur, Monsieur Jean-Paul, qui restera aimablement à notre disposition tout au long de la journée. Sa motivation est d'autant plus remarquable qu'il supervise l'école maternelle à titre non rémunéré.

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    A la grande surprise de Chantal, un des trois locaux de classe qui était rempli d'élèves en début d'année est désert. Nous découvrons une des plaies de l'enseignement maternel et primaire au Rwanda, la déscolarisation en cours d'année. Sur les 200 élèves inscrits en janvier, il n'en reste plus qu'une grosse centaine. En cause, notamment, l'inconscience des parents qui mettent leurs jeunes enfants à contribution pour les tâches ménagères diverses, porter et garder les bébés (pour les filles), faire la corvée du bois, de l'eau, de l'approvisionnement en légumes, etc. plutôt que de de les envoyer, en uniforme propre, à l'école (qu'il faut payer, en plus).

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    Nous entrons dans chaque classe pour une brève présentation mutuelle par le directeur. Nous leur disons bonjour et leur expliquons très simplement pourquoi nous sommes là. Chantal serre la main de chaque enfant, avec une attention spéciale pour chacun. Les valises sont ouvertes par les enfants eux-mêmes et l'institutrice est invitée à exploiter ce moment de curiosité et de découverte par un jeu interactif de questions-réponses.

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    Tout est prétexte à approfondir des connaissances acquises ou à en développer de nouvelles. L'intérêt spontané de la plupart des enfants se porte sur les poupées Barbie et sur les petites voitures. Universel...sauf qu'il y a autant de filles que de garçons pour apprécier l'un et l'autre.

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    Les enfants chantent en chœur, avec mimiques et gestes à l'appui de paroles que nous ne comprenons pas. En appui de ce concert, la vache de l'école, attachée dans un petit enclos sous la fenêtre, meugle à qui mieux mieux. Pas mal comme décibels...

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    Pour ceux que cela intrigue : la vache fournit chaque jour 40 litres de lait vendus pour les besoins de l'école. Sarahmoon one love forever 

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