• L'école maternelle SARAHMOON de Gisenyi

    se prépare à repartir sur de nouvelles bases !

    appel asel

     L'inspecteur de secteur Emmanuel Lavoisier assiste à la fête de fin d'année et serre la main de Chan

     

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     La douloureuse expérience de son expulsion et de son relogement provisoire ne seront bientôt plus qu'un épisode difficile vers une nouvelle étape plus sereine, plus stable et porteuse d'avenir.

     appel asel

     Notre séjour à Gisenyi du 14 au 25 novembre nous a permis de mieux comprendre ce qui s'est passé et d'y remédier pour l'avenir. Les autorités locales se sont montrées sincèrement navrées de la fermeture, pleines d'estime pour notre travail ainsi que pour le niveau de nos élèves - le meilleur du secteur, ont-elles affirmé devant les parents réunis de notre école. Elles ont été plus que collaborantes dans la recherche d'une solution viable et heureuse pour tous.

     La maison bleue nous a permis de sauver l'existence de l'école cette année, mais ne nous laissait pas la possibilité d'aller au-delà de 50 élèves. Nous avons pourtant décidé de garder les 4 enseignants formés et la femme d'ouvrage. Il s'agissait d'une solution d'attente en vue d'une nouvelle implantation à plus ou moins brève échéance.

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     Vue du lac Kivu depuis la terrasse supérieure de la vaste parcelle.

    Une vaste maison assez délabrée mais saine et une très grande parcelle surplombant la route ont été uvées non loin de la maison bleue. Un contrat de location avantageux et d'une durée de 10 ans a été signé devant notaire. Il protège aussi l'école en cas de rupture du bail par le propriétaire en prévoyant un remboursement proportionnel du montant des transformations.

     appel asel

    Le chantier est très important, mais un entrepreneur réputé pour la qualité de ses réalisations locales a pris fait et cause pour nous et nous promet une finition dont lui et nous serons fiers. Le devis global nous est étonnamment favorable : 2.700 €. Pour ne pas perdre de temps, les travaux de réhabilitation et d'adaptation sont déjà entamés en vue d'accueillir 150 enfants dès janvier 2018 !

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    Les travaux ont commencé et se termineront le 20 décembre.appel asel


    Nous espérons votre soutien, aussi modeste soit-il, et nous comptons sur vous. Soyez-en déjà remerciés du fond du cœur. Sans vous, nous sommes bien petits et nos moyens limités. Ensemble, nous pouvons réaliser ces travaux dans les délais. Nous connaissons votre générosité et nous y croyons tellement que nous avons pris le risque de lancer le chantier qui avance à grands pas.

     appel asel

      La maison est reconnaissable à ses tuiles romaines.

     

    Longue vie à l'école SARAHMOON !

    St François d'Assise de Gisenyi

                                                                            Chan et Freddy

     

     

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  •  Gisenyi, au bord du lac Kivu

     GISENYI

    Nous avons quitté Kigali, la voiture chargée des gros bagages de matériel et de vêtements, le lundi 13 novembre après-midi. Plus que d'habitude encore, la route est sinueuse, pentue et le trafic de véhicules en tous genre plus dense que dans le nord-ouest d'où nous sommes arrivés hier. La prudence et le savoir-faire de notre chauffeur Nshuti nous rassurent.

     GISENYI               GISENYI

    Nous longeons le massif des Virunga, dont les anciens volcans se détachent majestueusement à l'horizon exceptionnellement dégagé. Plus loin encore, perdu dans la brume, le gigantesque cône tronqué du Niracongo encore occasionnellement en activité nous annonce le Congo voisin.

     La descente vers Gysenyi nous permet d'entrevoir au hasard des lacets l'étendue argentée du lac Kivu qui se confond avec le ciel lumineux. Avant Gisenyi, nous virons à gauche dans la direction de Rubona, au bord du lac, où se trouve l'école maternelle SARAHMOON.

     GISENYI

    La voiture est à peine immobilisée devant la  maison bleue qu'une joyeuse bande d'enfants de tous âges accourt par vagues sur la route pour cerner « mama Chantalé ! ». Les retrouvailles et les embrassades sont débordantes d'affection spontanée. Herdione, Marie-José, Aristide, Daphrose, les instituteurs, et Vestine, la femme d'ouvrage, nous embrassent avec le sourire.

     GISENYI  GISENYI

    Les jours suivants, où que nous allions, des enfants nous accompagnent gaiement, chacun voulant nous prendre par la main. Lorsque nous rendons visite à l'école, la classe entonne en chœur un chant de bienvenue en français, anglais et kinyarwanda. Un joli bouquet de fleurs rouges est offert à Chan. GISENYI GISENYI

    GISENYI

     La prise des présences est pour chaque élève l'occasion d'une leçon de langage et de socialisation par la reconnaissance de son prénom sur une étiquette qu'il doit retrouver dans un panier pour la fixer ensuite dans le tissage d'un panneau en feuilles de bananier en prononçant la phrase « Je m'appelle ... » Toute la classe répète ensuite le prénom.

     

    GISENYI

    Petite leçon de calcul : grâce aux étiquettes restantes, on compte le nombre des absents. On compte aussi le nombre de garçons et de filles et on inscrit les totaux sur un coin du tableau réservé à cet effet sous la date du jour préalablement recherchée avec un calendrier. On les compte ensuite le nombre des enfants présents.  La leçon introductive se termine lorsque chaque enfant est invité à pointer du doigt un visage souriant ou un visage grimaçant collés au mur en disant pourquoi il se sent de bonne ou de mauvaise humeur. Quelle magnifique façon de commencer ainsi la journée ensemble !

     GISENYI

    La réunion des professeurs permet de prendre des nouvelles de chacun et de faire le point sur le troisième trimestre dans la nouvelle implantation Tous s'accordent pour dire que la maison bleue leur convient bien. Ils ne regrettent pas celle du bord du lac qu'ils ont dû quitter fin juillet sur ordre des autorités pour emménager dans la nouvelle. L'administration n'a pas pu accepter l'absence de réponse à plusieurs de ses lettres de la part de l'ancien instituteur en chef qui a disparu de l'école à cette occasion, abandonnant ses enseignants au milieu du gué. 

    GISENYI

     La perte de près de 70 élèves, dont tous ceux des trois premières années de primaires, en cours d'année fut une expérience douloureuse pour tous et laisse notre école avec seulement une cinquantaine d'enfants en classes maternelles. Il est clair que la maison bleue ne permet pas d'en accueillir davantage et nous bloque pour l'avenir. Nous avons malgré tout fait le choix de garder les 4 instituteurs, mais les minervals ne couvrent plus nos frais en salaires et en entretien.

    GISENYI 

    GISENYI

    GISENYI Mais surtout, trop de petits enfants traînent encore sans école maternelle dans les collines voisines....... Que faire ?

                                                                 À suivre...                                       Freddy

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  • Gisenyi, au bord du lac Kivu

     

    Nous avons quitté Kigali, la voiture chargée des gros bagages de matériel et de vêtements, le lundi 13 novembre après-midi. Plus que d'habitude encore, la route est sinueuse, pentue et le trafic de véhicules en tous genres plus dense que dans le  nord-ouest d'où nous sommes arrivés hier. La prudence et le savoir-faire de notre chauffeur Nshuti nous rassurent.

     

    Nous longeons le massif des Virunga, dont les anciens volcans se détachent majestueusement à l'horizon exceptionnellement dégagé. Plus loin encore, perdu dans la brume, le gigantesque cône tronqué du Niracongo encore occasionnellement en activité nous annonce le Congo voisin.

    La descente vers Gysenyi nous permet d'entrevoir au hasard des lacets l'étendue argentée du lac Kivu qui se confond avec le ciel lumineux. Avant Gisenyi, nous virons à gauche dans la direction de Rubona, au bord du lac, où se trouve l'école maternelle Saint François d'Assise.

     

     

    La voiture est à peine immobilisée devant la maison bleue qu'une joyeuse bande d'enfants de tous âges accourt par vagues sur la route pour cerner « mama Chantalé ! ». Les retrouvailles et les embrassades sont débordantes d'affection spontanée. Herdione, Marie-José, Aristide, Daphrose, les instituteurs, et Vestine, la femme d'ouvrage, nous embrassent avec le sourire.

     

    Les jours suivants, où que nous allions, des enfants nous accompagnent gaiement, chacun voulant nous prendre par la main. Lorsque nous rendons visite à l'école, la classe entonne en chœur un chant de bienvenue en français, anglais et kinyarwanda. Un joli bouquet de fleurs rouges est offert à Chantal.

     

    La prise des présences est pour chaque élève l'occasion d'une leçon de langage et de socialisation par la reconnaissance de son prénom sur une étiquette qu'il doit retrouver dans un panier pour la fixer ensuite dans le tissage d'un panneau en feuilles de bananier en prononçant la phrase « Je m'appelle ... » Toute la classe répète ensuite le prénom.

     

    Petite leçon de calcul : grâce aux étiquettes restantes, on compte le nombre des absents. On compte aussi le nombre de garçons et de filles et on inscrit les totaux sur un coin du tableau réservé à cet effet sous la date du jour préalablement recherchée avec un calendrier. On les compte ensuite  le nombre des enfants présents.  La leçon introductive se termine lorsque chaque enfant est invité à pointer du doigt un visage souriant ou un visage grimaçant collés au mur en disant pourquoi il se sent de bonne ou de mauvaise humeur. Quelle magnifique façon de commencer ainsi la journée ensemble !

     

    La réunion des professeurs permet de prendre des nouvelles de chacun et de faire le point sur le troisième trimestre dans la nouvelle implantation Tous s'accordent pour dire que la  maison bleue leur convient bien. Ils ne regrettent pas celle du bord du lac qu'ils ont dû quitter fin juillet sur ordre des autorités pour emménager dans la nouvelle. L'administration n'a pas pu accepter l'absence de réponse à plusieurs de ses lettres de la part de l'ancien instituteur en chef qui a disparu de l'école à cette occasion, abandonnant ses enseignants au milieu du gué.

     

    La perte de près de 70 élèves, dont tous ceux des trois premières années de primaires, en cours d'année fut une expérience douloureuse pour tous et laisse notre école avec seulement une cinquantaine d'enfants en classes maternelles. Il est clair que la maison bleue ne permet pas d'en accueillir davantage et nous bloque pour l'avenir. Nous avons malgré tout fait le choix de garder les 4 instituteurs, mais les minervals ne couvrent plus nos frais en salaires et en entretien.

     

    Mais surtout, trop de petits enfants traînent encore sans école maternelle dans les collines voisines. Que faire ?

     

                                                                           À suivre                                      

    Freddy

    Gisenyi, ...Suite

     

    Pour comprendre la suite et vous aider à suivre le fil conducteur de notre cheminement, il nous faut remonter au début de notre séjour. En arrivant le premier soir dans le petit hôtel Palmarès Lac Kivu qu'Herdione nous a réservé, nous nous trouvons en face d'un hôte des lieux et de l'hôtelier. Freddy et Chan racontent les raisons pour lesquelles une équipe renforcée de l'ASEL arrive cette fois à Gisenyi. Nous leur parlons des difficultés auxquelles nous avons dû faire face cette année et de la fermeture sine die de notre école. Nous venons aussi pour comprendre ce qui s'est passé.

     

    Nos deux interlocuteurs sont touchés par notre récit et l'un d'eux se met à téléphoner. Il nous annonce l'arrivée immédiate de l'inspecteur du secteur qui a pris la décision de fermeture de l'école.

    Celui-ci nous explique que face à l'absence de réponse à plusieurs lettres importantes de la part de l'ancienne direction, il lui avait été impossible de maintenir l'école ouverte. Il nous dit aussi son regret sincère d'avoir dû prendre cette mesure et son souhait de voir l'école retrouver une implantation digne de sa réputation. Il insiste en affirmant qu'il s'agit selon lui de la meilleure école du secteur : nous pouvons compter sur son appui et sa collaboration active.

     

    Le lendemain, Chan reconnaît dans une parcelle voisine de notre logement une femme seule avec 5 enfants dont une enfant de la rue a été prise à l’école. Nous apprenons que la maman et ses cinq enfants squattent la grande maison avec l'autorisation du propriétaire. La bâtisse en briques adobe (argile séchée au soleil) est délabrée et le sol est en terre battue. Il n'y a ni eau ni électricité et plusieurs fenêtres ont été condamnées pour décourager les intrusions, celles qui restent sont sans carreaux. Le terrain est vaste et est constitué de deux terrasses séparées par un talus. La maison se trouve en retrait sur la terrasse donnant sur la route. La terrasse supérieure est occupée par des cultures de légumes et une dizaine de bananiers. Serait-ce la solution d'avenir pour notre école ?

     

    Des contacts sont pris avec le propriétaire que nous rencontrons en ville. Nous lui racontons l'histoire de l'école et lui adressons notre demande. Il nous déclare d'abord son intention de vendre. Le prix est prohibitif et nous déclinons immédiatement. Nous lui proposons des travaux de réhabilitation et d'adaptation en échange d'un loyer réduit et d'un contrat longue durée. Sensible au côté humanitaire et désintéressé de notre projet, il change d'avis et nous donne son accord : un loyer de 100 €/mois pendant deux ans (nous payons actuellement 160 e par mois pour la petite maison bleue) puis une adaptation du montant entre 200 et 250 € par la suite. Nous sentons le vent favorable, mais il nous faudra encore négocier avec un notaire un contrat en bonne et due forme qui protège l'école notamment en cas de rupture de bail.

     

    Des entrepreneurs sont invités à nous soumettre leur devis : creusement d'un accès en pente douce, nivellement du terrain devant la maison, pose d'une balustrade métallique de 35 m sur le mur de soutènement qui borde la route, abattage de murs intérieurs pour créer des classes spacieuses, crépissage et peinture des murs intérieurs et extérieurs, ouverture des fenêtres condamnées et pose de vitrage sur l'ensemble, construction de trois toilettes sur le côté de la maison. Le premier devis nous décourage : 8.000€. Nous songeons déjà à abandonner. Nous allons prier à la Maison Saint Benoît de Kigufi. Un évangile choisi au hasard touche Chan : la parabole des talents, selon St Mathieu (Mt 25, 14-30). Une application à notre situation lui fait se poser la question : la peur du risque peut-elle seule guider notre choix ? N'allons-nous pas entendre nous aussi le maître blâmer notre étroitesse d'esprit et de cœur comme il l'a fait pour le serviteur pourtant moins bien loti que les autres puisqu'il n'avait reçu qu'un talent ? Nous repartons de là encouragés, mais non sans de fortes tentations qui nous poussent à nous rétracter...

     

    Un deuxième et un troisième devis se rapprochent de l'acceptable : 3.600 € pour l'un et un peu plus de 2.600€ le second. C'est évidemment celui-ci que nous choisissons. Il se fait que l'entrepreneur, qui se prénomme Léonard, est aussi celui qui a construit la maison, voici une vingtaine d'années, ainsi que plusieurs hôtels de luxe des environs. Sa motivation : le caractère désintéressé du projet et sa volonté de ne pas laisser des étrangers s'occuper seuls des enfants de la localité. Mieux encore : il nous promet une finition dont lui et nous serons fiers ! Un ami homme d'affaire n'arrive pas à croire que le devis soit si bas de la part d'un entrepreneur connu pour la qualité et le haut standing de ses réalisations. Déjà un premier don important (près d'un cinquième de la somme) nous parvient d'une généreuse donatrice.

     

    Auprès de l'administration, toutes les portes nous sont ouvertes par l'inspecteur de secteur rencontré le premier soir, Emmanuel Lavoisier, qui nous accompagne dans plusieurs bureaux de personnes haut placées. Lorsque nous quittons les lieux, il nous annonce que le permis de bâtir est déjà accordé, avant même qu'il ne nous soit officiellement notifié ! Il s'engage à faire connaître l'école et sa nouvelle implantation dans le secteur.  Au cours de notre prière, nous lisons l'évangile du jour : la parabole des mines, selon St Luc (Lc 19, 12-29) ... Quelle magnifique confirmation !

     

    Le contrat de bail est signé en présence de Thomas, notaire de l'administration. Nous obtenons du propriétaire Joseph que la durée soit de 10 ans renouvelable, que le loyer mensuel, exprimé en devise rwandaise, reste fixe à partir de la troisième année et qu'en cas de rupture de bail il nous rembourse la partie non amortie des investissements consentis (exemple : si le contrat est rompu dans 6 ans, le propriétaire nous rembourse 40% du montant investi).

     

    Les enseignants sont informés de la bonne nouvelle : les yeux brillent d'émotion et de joie. Le mauvais passé s'estompe et une entreprise riche de promesses et d'avenir pour les enfants des collines s'ouvre. Ils en seront la cheville ouvrière. A eux de veiller au grain et de promouvoir l'école qui leur est confiée, avec le soutien actif d'un comité de parents qu'ils ont la charge de remettre sur pied. Notre séjour arrive déjà à sa fin. C'est avec le sentiment d'un travail bien fait que nous quittons Gisenyi et les bords du lac Kivu qui miroite au soleil.

     

    Longue vie à l'école Saint François d'Assise de Gisenyi.

     

                                                                                                              Freddy

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  • FESTIVAL COEURS A COEUR

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  • NEWS FROM NYAGAHANGA

    NYAGAHANGA, UN COMBAT POUR LA JUSTICE.

    Atelier des veuves et mères célibataires, du mardi 7 au dimanche 12 novembre 2017

    La paroisse de Nyagahanga compte 4 prêtres et près de 40.000 paroissiens 

     

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    L'atelier du Cœur de Marie, fondé par Chan, occupe une bonne vingtaine de femmes seules avec enfants. Divers articles d’artisanat et de couture y sont fabriqués à base de matériaux de récupération ou naturels (végétaux).Les articles sont rachetés par l'ASEL suivant un tarif clair et selon des normes de fabrication précises. Des personnes qualifiées forment les femmes et suivent leur travail.

     

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    Une dizaine de femmes sont présentes lors de notre première visite, manifestement dans l'attente impatiente de notre venue.

    Elles étaient près de 80 lorsque Chan a lancé ce projet, il y a six ans. Comment faire pour remédier à cette impression d'abandon à elles-mêmes et de découragement qui se dégage de ces quelques femmes, visiblement soucieuses de donner malgré toute la meilleure image possible à l'occasion de notre visite ? Chacune est occupée à sa pièce d'artisanat dans un atelier mal rangé. Le stock voisin contient deux ou trois étagères de produits finis. Chan est contente des articles qui s'y trouvent mais manifeste son souhait d'innovation et de créativité, tant dans les couleurs que dans la variété. Solange, 32 ans, auteure de la plupart des beaux articles, reçoit nos félicitations pour un certificat d'artisanat reçu cette année de l'Etat rwandais et qui fait d'elle une formatrice compétente pour l'atelier. Certains articles (agasakés, sacs de tissus, etc) ne sont pas suffisamment bien fabriqués ou manquent de finition.

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    Six hautes tables en feuilles de bananier torsadées devront être réduites à la hauteur des enfants pour les classes maternelles voisines. Commande est passée pour une vingtaine de cœurs en feuilles de bananier pour encadrer les photos de l'exposition Sarahmoon dans la cathédrale St Michel en mars 2018. Le lendemain, mercredi, le nombre des mères présentes s'élève à un bonne vingtaine et l'atelier est mieux rangé. Aucune d'entre elles ne comprend le français. L'abbé Principe restera fidèlement à nos côtés, tout au long de notre séjour, et servira d'interprète. Quelle aide précieuse, qui évite une perte de temps et des agacements dus à la lenteur et à la difficulté des échanges ! Chan leur commande 75 chaises, 15 tables et 15 nattes pour la rentrée 2018 de l'école maternelle. Elle commande aussi des boîtes en feuilles de bananier suspendues, à trois étages superposés, pour le rangement des objets. Au cours d'un échange, il apparaît qu'une diversification de la production de l'atelier est souhaitable pour favoriser un meilleur écoulement des produits. Il est donc décidé de relancer un cours de broderie et de couture s'étalant sur 5 semaines pour fabriquer des nappes brodées ainsi que les nouveaux uniformes de la rentrée scolaire 2018.

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    L'an dernier, un petit bout de terre cultivable leur avait été attribué dans la vallée aux abords du village afin qu'elles puissent y cultiver leurs légumes pour la vente ou leur usage personnel. Nous apprenons que ce lopin leur a été repris. Nous en cherchons la cause. Le directeur de l'école technique et professionnelle voisine (EFA) nous explique que la multiplication de cultures différentes sur la petite parcelle des femmes allait à l'encontre de l'exigence récente d'uniformisation des cultures du gouvernement rwandais et que cela faisait tache. En tant que responsable d'un ensemble de terres cultivables dont le lopin des femmes faisait partie, il a dû « assumer ses responsabilités » face à l'allure disparate de cette parcelle et les en déloger. Heureusement des plantations de maïs entourent l'atelier. Nous nous assurons qu'elles sont bien destinées aux femmes !

    Jeudi, nous leur annonçons que la Chaîne de l'Espoir (qui promeut des opérations du cœur pour des enfants pauvres d'ici en collaboration avec une équipe médicale belge, et qui organise une grande fête à Kigali pour ses dix ans) passe commande de 36 cœurs en feuilles de bananier pour servir de cadres à des œuvres réalisées par un atelier d'enfants de Musanzé (12 avec un cadre format A4 en portrait, 12 en paysage et 12 en format 12-18). Des petits sacs en tissus, avec un cœur cousu sur un des côtés, sont également commandés. Chan attire leur attention sur l'exigence d'harmonisation des couleurs du tissus, de la lanière et de la doublure. L'atmosphère de l'atelier change et s'améliore de jour en jour. Elles sont manifestement preneuses des projets mis en route et touchées par notre sollicitude. Pas étonnant qu'elles sont de plus en plus nombreuses à se joindre au groupe, au milieu d'une cacophonie parfois épuisante, avouons-le. Vendredi le local est plein de femmes jeunes et plus âgées, certaines avec leur petit enfant sur le dos ou couché près d'elles.

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    Afin de permettre un meilleur écoulement des productions, Chan a l'idée d'ouvrir une boutique dans la rue commerçante du village. Cette idée fait rapidement son chemin dans l'esprit du groupe de plus en plus enthousiaste. L'artisanat ne se vendant pas bien dans le village, il s'agit de varier les marchandises proposées. Les idées fusent : légumes, vêtements, uniformes, œufs, bouillie chaude à base de farines de sorgho, soja et maïs, thé, beignets, ... Le coca cola et le fanta seront évités pour des raisons diététiques et éthiques dont nous leur parlons. Nous voulons rester dans l'esprit de l'association et résister à la « coca colaïsation » des populations pauvres. Alphonse, 30 ans et papa d'un bébé de quelques mois, est sans emploi, malgré la formation de mécanicien que l'ASEL lui a payée. Il occupera une partie de la boutique avec un atelier de réparation de vélos et de motos. La caisse à outils inutilisée, offerte autrefois par Chan, est mobilisée pour la circonstance. Il ne reste plus qu'à trouver un local libre et à inventer un système de répartition des bénéfices équitable et porteur d'avenir.

    Le lendemain samedi, l'abbé Principe, Chan et Freddy se mettent à la recherche d'un local disponible et convenable dans le village, situé à quelques centaines de mètres. Rapidement, un magasin constitué d'une seule pièce assez spacieuse est déniché et l'affaire conclue en deux temps trois mouvements. Beaucoup ici sont décontenancés par la vitesse d'exécution de Chan qui coupe court aux palabres et sait tourner les talons pour faire changer d'avis un propriétaire discutailleur : notre temps est compté et la cause est juste !

     

     

    Aussitôt l'affaire conclue, une équipe de femmes balaie et lave les lieux à l'eau. Des nattes sont déposées sur le sol en ciment, les murs décorés, des étagères amenées de l'atelier. Au bout d'une heure, la pièce est pleine à craquer de femmes assises sur les nattes, tout excitées par cette mise en œuvre éclair. Des valises débordantes de vêtements divers, amenées en avion par Chan et Freddy, sont ouvertes. Ils sont classés en trois tas, à la criée : vêtements de bébés et d'enfants, vêtements de femmes, beaux vêtements susceptibles d'être vendus à bon prix. Chacune vient choisir une pièce dans les deux premiers tas. Le magasin s'appellera Boutique du Cœur de Marie. Un long panneau arborant le nom sera fixé sur la façade. Alphonse installera son atelier de réparation de vélos-motos sur la terrasse couverte en devanture. Il est convenu que 10% du produit de chaque vente seront versés dans la caisse de la coopérative afin de constituer un capital qui servira à payer le loyer (15.000 frw/mois) dès que possible, pour prendre le relais de l'ASEL. Celle-ci l'assumera pendant un an maximum, ainsi que la patente annuelle (30.000 frw). Dès que possible, un système de micro crédit (2 à 3.000 frw par personne) pourrait être mis en place, avec un remboursement étalé sur six mois.Chacune y aurait accès une fois l'an en fonction de son degré de participation à la production (dont l'accès reste à déterminer selon les fonds disponibles) et selon son implication dans le service du magasin.

     

    NEWS FROM NYAGAHANGA

     

    Chan reviendra en janvier pour les y aider encore. L'équipe des prêtres aussi, d'abord prudemment réservée puis touchée par cette entreprise audacieuse et pourtant viable si tout le monde y veille, nous assure de sa collaboration étroite. A la grâce de Dieu... Les adieux sont émouvants et les visages souriants. Lorsque nous passons en voiture le dimanche après-midi pour rejoindre Kigali, beaucoup d'entre elles nous attendent, attroupées devant le magasin, et nous saluent joyeusement. Nous avons le sentiment d'un renouveau et d'une belle aventure qui continue. Nous y croyons et confions à sa protectrice la Boutique du Cœur de Marie. 

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